top of page

3594 MN dans l'océan Indien


Comment expliquer ce que l'on ressent au rythme de la houle de l'océan Indien si ce n'est que au large il y a ce temps de réflexion qui est indissociable avec l'alentour. Ce temps qui permet de faire bouger des lignes intérieures sur soi, sur le monde et voir les choses différemment.

En septembre dans l’Océan Indien, le compte à rebours est en marche. En quelques semaines la température commence à s’élever, la mer se réchauffe de quelques degrés, les orages succèdent aux calmes plats dans une ambiance de fournaise. De temps à autres, une dépression tropicale se creuse un peu plus que les autres et se transforme en un cyclone semant mort et désolation sur son passage. La saison humide talonne et presse donc de gagner dans le sud ouest.

Car l’Océan Indien a mauvaise réputation. Dans le grand sud, il est le théâtre de formidables tempêtes. À notre latitude de Bali a l’île de la Réunion, le vent peut souffler plus ou moins mais toujours la mer levée par l’alizé se conjugue à une houle venue des Quarantièmes rugissants. Donc le bateau oscille comme un métronome, son mât battant la mesure au rythme saccadé de cette mer croisée. À bord, la moindre activité devient une prouesse.

En outre les escales possibles techniques sont réduites et dépourvues de tout moyens : Christmas Island et Cocos Keeling, deux îles australiennes, sont situées presque sur la route directe. Mais voilà, venant d'Indonésie, il faut à nouveau faire des formalités d'entrée australiennes

Donc au final c'est 3590 milles sur la route directe en navigation inconfortable ; seule consolation, les guides indiquent que l'alizé de la mousson de sud-est en cette saison est bien établi, qu'il souffle fort, souvent à la limite du coup de vent et dans la bonne direction ; à des allures comprises entre vent de travers et largue, voire grand largue, nous devrions donc avancer vite !

Il est aussi indiqué que le phénomène de mer croisée va en diminuant dans la fin du parcours en se rapprochant des îles Mascareignes

Au bilan > Une traversée sur un bord unique, sans pratiquement aucune rencontre de bateaux (5), avec peu de rencontres d'animaux marins (Baleines et Rorqual a arrivée et quelques dauphins au départ) et mis à part les poissons volants que l'on rejetait à l'eau chaque matin, avec peu de changement de voilures, pas de calmes ni de tempêtes

Deux des trois remarques des guides se sont avérées exactes :

• L'océan Indien est en effet très inconfortable, la houle croisée transformant la mer souvent en bouilloire avec ses vagues pyramidales provoquant des mouvements brusques et imprévisibles rendant la vie à bord difficile.

• Le vent est conforme aux prévisions ; la plupart du temps oscillant entre 22 et 28 nœuds, il ne fut réellement gênant que lors des passages de grains qui modifiaient sa direction nous obligeant à le suivre dans ses méandres. Nous n'avons pas connu de vent supérieur à 35 nœuds et avons eu quelques périodes plus calmes entre 10 et 18 nœuds.

• Par contre, la troisième affirmation indiquant que cela devait se calmer progressivement dans la seconde moitié de la traversée s'est révélée inexacte : cette forte houle de 3 à 4 mètres en moyenne ne nous a pas laissé le moindre répit du premier au dernier jour !

Nous avons donc parcouru 3594 milles en 22 jours, 15 heures à une moyenne d'environ 7,20 nœuds

Et encore une fois après avoir naviguer a plusieurs reprises sur des voiliers du chantier Amel ancienne génération, ici un "Meltem" de 1977 le numéro 7 de la série en parfait état, je peux dire que ce sont des bateaux solides avec lequel le mauvais temps commence tard. Dépressions avec 55 nds de vent moyenne, pas de soucis de sécurité.


Recent Posts
Archive
bottom of page